La start-up spatiale Agnikul Cosmos, basée à New Delhi et à Chennai, a annoncé mardi le lancement inaugural de sa fusée Agnibaan semi-cryogénique imprimée en 3D en raison de problèmes techniques détectés quelques secondes avant le décollage.

La start-up incubée par l'IIT-Chennai a effectué deux nouvelles tentatives de lancement depuis sa propre rampe de lancement à Sriharikota -- une première vers 5h30 et une autre à 9h25 - qui ont dû être suspendues en raison de problèmes dans le mécanisme de déclenchement de maintien ( HDRM) et panne d’allumeur, respectivement.

La deuxième tentative, mardi, a été mise en "attente temporaire pour vérifier les performances d'allumage" cinq secondes seulement avant le décollage.

Il s'agissait de la quatrième tentative d'Agnikul de lancer le démonstrateur technologique Agnibaan Sub-Orbita (SOrTeD) depuis le 22 mars, date à laquelle le premier vol d'essai devait avoir lieu sur la rampe de lancement Agnikul du centre Spac Satish Dhawan de l'ISRO à Sriharikota.

La start-up a effectué une deuxième tentative de lancement de la fusée le 6 avril, qui a été annulée lors des vérifications préalables au lancement. La troisième tentative a eu lieu le 7 avril et a dû être annulée une seconde après le début de la séquence de lancement automatisée en raison de problèmes de communication avec le logiciel embarqué.

Agnikul cherche à effectuer le deuxième lancement de fusée privé en Inde, après le lancement par la start-up Skyroot Aerospace en novembre 2022 de la fusée sous-orbitale Vikram-S lors de sa première tentative.

Agnibaan est un lanceur personnalisable à deux étages pouvant transporter une charge utile allant jusqu'à 300 kg sur une orbite d'environ 700 km, selon la société.

La fusée utilise un moteur semi-cryogénique avec un mélange de propulseurs liquides et gazeux, une technologie qui n'a pas encore été démontrée par l'Indian Spac Research Organisation (ISRO) dans aucune de ses fusées.

La mission SOrTeD est une démonstration de lanceur à un étage qui sera propulsée par un moteur semi-cryogénique, l'Agnilet, un système de propulsion à base d'oxygène liquide sous-refroidi développé localement.

La start-up a préparé le véhicule avec la toute première architecture avionique basée sur Ethernet et un logiciel de pilote automatique entièrement développé en interne en Inde.

Alimenté par de l'oxygène liquide sous-refroidi (LOX) et du carburant pour turbine d'aviation (ATF), le véhicule est équipé de quatre ailerons en composite de carbone pour assurer un contrôle passif.

Le moteur Agnilet est le premier moteur de fusée semi-cryogénique d'une seule pièce au monde imprimé en 3D.

La mission durera un peu plus de deux minutes, du lancement à l'amerrissage.

Après le décollage, le véhicule devrait effectuer une manœuvre de cabrage près de quatre secondes après le début du vol.

Cette manœuvre implique la rotation contrôlée du véhicule pour changer son orientation de la verticale à un angle prédéterminé par rapport au sol sur sa trajectoire de vol.

Le véhicule entrera alors dans la manœuvre de polarisation du vent après un peu plus de 3 secondes, qui est introduite dans les fusées pour compenser les effets du vent sur la trajectoire de la fusée lors de la montée.

À 1 minute 29 secondes, le lanceur devrait atteindre son apogée, le point où il sera le plus éloigné du site de lancement avant de s'écraser après un peu plus de deux minutes de vol, marquant ainsi l'achèvement de la mission.